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" Une femme seule à la tête d'une exploitation, le cas est encore rarissime dans le vignoble. Anne-Sophie n'a pas atterri sur le coteau des Labourons par hasard. Cette propriété de 8 hectares de Fleurie d'un seul tenant, qui forme un joli cirque autour de l'habitation, ce sont ses parents, vignerons champenois, "des petits" insiste-t-elle, qui l'ont achetée au début des années 90. Quand le métayer est parti, Anne-Sophie a quitté les bulles pour le vin tranquille. Elle n'avait pas encore 25 ans. C'est lors d'un stage en Bourgogne, du côté de Volnay, qu'elle s'est essayée à la culture et à la vinification du vin rouge. "J'ai découvert l'aspect terroir, le travail du sol, la concentration des raisins, le pigeage dans les cuves." Et elle a aimé çà. 

Sur son nouveau domaine, elle a pris le problème à bras le corps, "car en viticulture, il ne faut jamais hésiter, toujours aller à fond". (...) Le tout au servi de de la qualité.

Sa priorité : rentrer des raisins sains à partir de rendements modestes, quitte à consacrer de longues journées à un ébourgeonnage manuel.  Les grappes récoltées à bonne maturité sont éraflées et le jus élevé dans de vieux fûts durant une dizaine de mois. Mais dans un but bien précis. Pas de l'extraction à tout crin, elle cherche le fruit, la finesse, la féminité. Le vin ressemble souvent à celui ou celle qui le produit.

Et sa cuvée, c'est du velours!

Et n'allez pas lui dire que les bouteilles sont plus faciles à vendre pour une jeune et jolie vigneronne. "Non, je ne crois pas. le seul argument de vente, c'est la qualité du vin." 

Parce que ce sont les autres qui en parlent le mieux...



Texte de David Bessenay, publié dans "Beaujolais les créateurs" en 2011. 

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